23 ans et toutes mes dents, juste assez d’insouciance pour vivre sans me poser de questions sur les conséquences de mes décisions. Tout n’a pas toujours été ainsi, j’ai vécu une adolescence que beaucoup ne désirerai pas. Je ne suis pas de celle qui sont les plus à plaindre et pourtant j’arriverai quand même à m’en plaindre. En effet, il fut un temps où l’apparence et ce que pensait les autres avait plus d’importance que la façon dont je pouvais moi-même me voir. Les moqueries des autres devenaient mes pires cauchemars, je me sentais plus laide encore que je devais surement l’être. La beauté ; Grande loterie de la vie, auquel on n’a que trop peu d’influence. Ce qu’il advient de ce hasard de naissance peut devenir un fléau qui détruit notre existence. Les plus durs années furent celle du lycée, durant 3 ans, je n’ai cessé de souffrir du regard des autres au point que je ne me reconnaissais même plus dans le miroir. Comment pourrai-je reconnaitre cette petite fille aux cheveux blond, souriante et rieuse alors que chaque jours on m’appelle « monstre » ou autres insultes du même genre. Je n’ai vécu dès alors ni bonheur ni amour, traitée comme une pariât rejetée pour des raisons aussi idiote que le fondement même des choses dont personne n’a d’influence. Il est tellement facile de critiquer et de rire de ce dont on craint le plus car on souhaite de tout cœur que le malheur des autres ne nous touche pas. 16 ans, mes années de lycée que je fui avec le plus possible, mais aujourd’hui, tout a changé et j’en viens à regretter ces vielles année où mes seules préoccupations étaient mes résultats scolaire et mon apparence physique.



Ce fut lors d’une chaude nuit d’été que je la rencontrai, belle…. Non belle ne suffit pas… Divine, rayonnante comme un soleil, sulfureuse et bien d’autres choses mais je ne pourrai tout de même pas passer la nuit à vous la décrire tant je la trouve incroyable. Ce fut comme un coup de foudre, autant violent qu’agréable. Je marchais dans la rue regagnant naturellement mon appartement au centre de Dublin lorsqu’elle posa son regard dans le mien. Jamais depuis lors je ne me suis sentie aussi repoussante, comme une ange observant une vilaine araignée particulièrement effrayante. J’aurai voulu m’enterrer six pieds sous terre pour ne plus avoir à supporter une seule seconde de plus ce regard dans le mien mais dès alors que je m’arrête de marcher comme tétanisée, elle me sourit et s’approche de moi. La première chose qui me passe alors par l’esprit et de m’enfuir loin, le plus loin possible. Mais je reste figée comme si j’avais les pieds dans le béton et elle se dresse devant moi dans son élégante robe noir et ses hauts talons, me surplombant de sa taille aussi imposante que gracieuse. J’ouvre la bouche pour lui demander qui elle est et pourquoi elle s’approche de moi mais elle me prend de court et sa voix mélodieuse ma captive, me laissant sans voix.

« Je sais ce qui te fais du mal, je sais aussi qui tu es et ce que tu vas me demander. Mais tu n’a nul besoin de le savoir. Je vais faire un marché avec toi, mais s’il te plait, ferme la bouche en me regardant, cela me met légèrement mal à l’aise. » Je déglutis affreusement gênée, fermant immédiatement la bouche « Bien… Je peux faire de toi une femme plus belle encore que tu n’en a jamais vu, un seul de tes regards feront fondre de désirs n’importe qui, ton parfum enivrera tout ceux qui auront le bonheur et le privilège de te croiser. Tu seras splendide et même plus encore, jamais plus tu n’entendras de moqueries, les autres t’envierons comme une divinité. Tu ne craindras plus la vieillesse et tu seras belle jusqu’à ta mort. Mais en échange, chaque premier du mois avant minuit tu me devras une âme. Jamais tu n’aura d’enfant et tu ne pourras te marier sinon notre marché prendra fin. Avant que tu ouvre la bouche sache que ta décision tu dois la faire ici et maintenant »

Prise au dépourvue, c’est exactement le cas, ce que cette femme me propose me semble irréalisable pour deux raisons : La première c’est que c’est à la fois mon rêve le plus cher et de deux, que c’est également pour cela que j’ai toujours su que c’était impossible. Aussi belle peut-être cette femme, je ne vois absolument pas comment elle peut faire de moi tout ce qu’elle a dit… Mais après tout pourquoi pas. Peut être est-elle folle ? Son regard m’indique clairement que non et je m’adresse à elle vraiment pas sure de moi mais certaine de ma décision.

« D’accord, faite de moi ce que vous avez dit et j’accepte vos conditions » Ma voix se fait alors naturellement un peu amusée comme si je ne croyais qu’à peine à ce qu’elle venait de me dire. Je sursaute en voyant une une flamme bleu jaillir dans la main de la jeune femme blonde qui s’évanouit aussitôt laissant place à un gros rouleau de parchemin semblant usé par l’âge, tâché par la cendre et sentant ce que je n’avais su alors ; le souffre.

« Très bien, signe en bas de ce parchemin qui te liera désormais à moi. Je pourrai y mettre fin quand je le voudrai ou si tu ne respecte pas mes conditions. » dit elle en déroulant le parchemin brulant qu’elle me tend. « Signe-le de ton sang » fini t’elle en me montrant la petite aiguille au bas du parchemin.

Pas très rassurée j’appuie mon pouce sur l’aiguille qui me provoque une vive douleur et je trace une marque de sang dans l’espace blanc prévu à cet effet, sans même comprendre l’écriture du parchemin qui semble être écrit dans une langue inconnue. Pourquoi je ne me suis pas posée plus de question que cela ? Je ne pourrai l’expliquer, peut être charmée par cette magnifique femme ou trop enivrée par ce qu’elle vient de me faire miroiter. Soudain, le parchemin disparait de nouveau dans un jaillissement de flammes bleutés et la femme se rapproche de moi de façon à me plaquer contre le mur, ses lèvres s’approchent des miennes et je déglutis sans savoir quoi faire. Je l’entends alors murmurer comme si elle me disait un secret « Je m’appelle Lilith » et sans même prévenir je sentis ses lèvres se poser sur les miennes puis plus rien, comme un gouffre, un trou noir béant dans lequel je m’enfonce sans pouvoir l’empêcher.



Lorsque j’ouvre les yeux, il fait déjà jour, je tourne la tête vers la fenêtre et je suis éblouie par la lumière qui m’oblige à fermer de nouveau les yeux. Je ne me rappelle plus comment je suis rentrée chez moi. Je me redresse sur mon lit comme une aveugle, me frottant les yeux. Je me relève, chancelante, attrapant le rideau que je tire rapidement pour le fermer et plongée la chambre dans la pénombre. Je me sens serrée, oppressée, la pression sur ma poitrine m’étouffe et je vais vers la salle de bain afin de me rafraichir les idées sur les évènements d’hier soir. Je passe ma main droite sur le mur cherchant l’interrupteur de la lumière et avec surprise j’ai l’impression qu’on la changer de place. La lumière m’éblouie de nouveau et l’image que je vois dans le miroir me fait ouvrir grand les yeux. Il y avait en face de moi, une blonde sublime aux yeux clair, ses cheveux tombant en cascade sur ses épaules, ses vêtements qui semble trop petits pour elle et exagérément serrés au niveau de la poitrine. Il me fallu bien dix bonne minutes après quelques mimiques stupides pour comprendre que cette blonde incroyablement belle était bien moi. Tout cela ne pouvait être vrai ! Je me rapproche de la glace et me déshabille rapidement, m’observant sous toutes les coutures comme une enfant un jour de noël. Je suis belle et ce n’est pas peu dire, jamais je n’aurai pensé pouvoir dire ça une fois dans ma vie. Même plus que belle d’ailleurs, sexy à en crever et pourtant je me sens moi. Expression étrange car dès lors que j’ai vu ce corps dans le miroir, j’en ai oublié celle que j’ai pu être avant. Un plaisir sans limite m’envahit et je me sent forte, si forte que je pourrai obtenir tout ce dont j’ai envie. Je me rince alors rapidement le visage et j’attrape mes vêtements, du moins les seuls qui semble encore à ma taille car il semblerait bien que ma poitrine soit bien plus grosse et je mesure bien dix centimètres de plus qu’avant ma transformation. Je me débrouille avec ce que j’ai dans mon placard et je sors de mon appartement, mon sac sur l’épaule, une petite paire de talon, une robe noir qui semble d’un coup beaucoup plus courte que quand je l’ai acheté à l’origine, sans soutient gorge car évidement aucun ne me va.

Comme guidée par un instant primaire, je savais exactement quoi faire et où aller, non pas seulement à cause de mon obligation d’aller en cours mais plutôt pour faire une sorte de mauvaise surprise à ceux qui m’ont fait tellement de mal. Je passe le portail d’un air nonchalant et déjà je vois tout les regards se tourner vers moi avec insistance. J’entends les chuchotements, l’admiration craintive que j’aspire au milieu des autres élèves tandis que je me dirige vers le bureau du directeur. Soudain un garçon de ma promo me barre la route tandis que deux autres de ses collègues se marrent en regardant dans notre direction. Michael, un idiot fini qui a fait de ma vie un enfer et qui aujourd’hui me regarde avec envie. « Il y a un 06 qui va avec ces jolies yeux ? ». Je lui adresse un regard dédaigneux et rigole en passant à coté de lui sans même lui adresser la parole. « Pff… » Je laisse derrière moi l’ahurie qui viens à l’instant de comprendre qu’il n’était vraiment pas à la hauteur pour m’arracher ne serait-ce qu’un mot. Il se retourne et m’attrape par le bras d’un air de dire que je ne lui échapperai pas comme ça. Je lui jette alors un regard empli de haine comme si je voulais le voir brûler sur place. Son visage blêmit et je sentis se desserrer dans son bras et il s’écarta rapidement comme effrayée, retournant auprès de ses amis qui l’interrogent en riant. Je vais alors jusqu’au bureau du directeur et tape trois fois à la porte. J’attend quelques secondes avant de pénétrer à l’intérieur et d’observer le vieil homme assis sur sa chaise qui hausse un sourcil de voir une top model entrer dans son bureau.

« - Je suis la cousine de Catherine Heather qui est actuellement en troisième année de droit. Je viens vous prévenir qu’elle ne viendra plus en cours désormais… Elle a de nouvelle perspective d’avenir.

- Qui êtes-vous ?

- Comme je viens de vous le dire je suis la cousine de Catherine Heather, je m’appelle Sélène. Je viens à sa place car elle ne peut le faire elle-même. Je vous dis donc au revoir et bonne journée. »

Je ressors de la pièce comme une fleur ne laissant pas une question de plus au directeur. Mon apparence avait changé et ma vie devait l’être tout autant.



Voila deux semaines que je vis comme une déesse, les gens se retournent sur mon passage, certain même me supplie de venir s’assoir à mes cotés alors que je me pose à un café quelques minutes. Je ne compte plus tout ses hommes et même quelques femmes qui sont venu me demander de passer la soirée avec eux ou même me demander ma main en m’appelant « Ange ». Il faut croire que le destin n’est si terrible que je pouvais le penser. Mes études n’ont plus d’importance, avec ce corps qui est le mien et ce que je sais déjà, je suis certaine de pouvoir accomplir des miracles et devenir la fille que j’ai toujours voulu être. Mannequin, ça peut paraitre un peu gneugneu mais après quelques annonces avec photo, j’ai eu des réponses au bout de deux jours et qui ne cesse d’être de plus en plus alléchante. Jamais une carrière d’avocate comme je l’avais envisagé n’aurait pu être aussi rentable à mon âge et surtout en début de carrière. D’ailleurs pour bien prouver que je ne suis pas une de ses nunuches maigrichonne, je laisse mariner afin de vraiment trouver un avenir qui me plaira. Finalement, c’est la grande marque de Victoria’s Secret qui m’a proposé une place parmi leurs mannequins d’exception.

Je marche dans la rue, il fait nuit, je lève mes yeux bleu vers le ciel plein d’étoile et je souris à la vie, celle que j’ai toujours voulu, celle que j’aurai jusqu’à la toute fin. Il est si bon d’être un objet de désir. Malheureusement cela à aussi ces inconvénients… En un éclair alors je n’ai même pas le temps de m’en rendre compte, je me fais plaquer contre le mur dans une ruelle par trois hommes. Seul un est plus grand que moi, mince et élancé tandis que les deux autres plus trapus me regardent de leurs yeux lubriques derrière leurs cagoules. Je ne peux plus bouger et je sent les mains de ses hommes qui me tiennent prisonnière contre le mur tandis que celui plus grand que moi passe ses mains sous ma robe et tire sur ma culotte avec force pour ma la retirer en murmurant de cette voix que je reconnaitrai parmi mille pour l’avoir entendu si souvent se moquer de moi ; Michael… Je crie me débat et je ne dis surtout pas son nom alors qu’il s’approche de mon oreille.

« Tu vas payer pour ce que tu as fais sale trainée. »

Soudain comme poussée par l’instinct de survie, je viens presser mes lèvres contre les siennes et je le sent se raidir, paralysée alors qu’une énergie enivrante m’envahit comme un courant d’eau brulante dans mes veines. Je libère mes bras d’un geste brutal, enfermant Michael dans une étreinte mortelle. Lorsque je le relâche, ses yeux sont comme deux billes de charbon et il tombe sur le sol humide sans vie. Ses deux acolytes peine à se relever avec colère tandis que sur le mur derrière eux la pierre semble enfoncée et brisée. Alors que je m’apprête à m’enfuir en courant, un parfum pareil à aucun autre me fait m’arrêter net ; celui de Lilith. En un clignement des yeux, elle se dresse devant moi dans toute sa beauté et me fixe de ses profonds yeux bleus dans lesquels on croirait pouvoir s’y perdre.

« - Catherine… Quel joli petit papillon tu es devenu. Ainsi donc tu m’offre trois âmes au lieu d’une seule. Tu es bien élevée ou c’est uniquement pour me faire plaisir ?

- Non, je…

- Je vais te laisser celle que tu as prise, je me contenterai de ces deux là bas derrière. »

A peine fini t’elle sa phrase qu’elle pose ses main sur les deux garçons qui s’arrêtent aussitôt de bouger, tombant comme si la foudre venait de les abattre.

« - Tu as accomplie ton devoir pour ce mois-ci mais il y quelques petites choses que tu dois savoir. Si tu embrasse qui que ce soit avec le moindre désir de lui faire du mal, alors cette personne mourra. Sache que tu n’es pas immortelle et que les blessures t’affecteront tout autant qu’une autre mortelle. Si tu veux être forte, tu devra tuer. »

Elle s’approche alors de nouveau de moi et avec tendresse et elle dépose de nouveau un baiser sur mes lèvres comme elle l’a déjà fais et s’adresse à moi de sa voix douce en me fixant de son regard.

« - Les yeux sont le reflet de l’âme. La tienne est belle et pure, la question est… Pour combien de temps encore ? »



Voila maintenant deux ans jour pour jour que je suis le monstre qu’elle m’a fait devenir. Chaque mois, je tue pour l’enfer, pour être belle et forte. J’ai peur de redevenir celle que j’étais, cette fille dont je me souviens même plus le visage. Ma vie aujourd’hui est belle autant qu’elle peut l’être et je fini par douter de ce qui est vraiment important sans vraiment avoir le courage d’abandonner ce qui me parait aujourd’hui superficielle. Richesse, gloire, ivresse du pouvoir et de l’admiration mais finalement loin de tout ce qui est réellement important. Je ne suis plus celle que j’étais, je fui l’amour par crainte, je regrette tout ses morts que j’ai provoqué par ce simple désir d’être belle encore. Je me sent maudite, le soleil, le ciel, le vent n’ont plus la même saveur. Je sème le malheur, la tristesse et la colère comme une maladie ôtant la vie aussi facilement que la faucheuse. Chaque nuit je vois leur regard qui s’éteint et s’assombrit, je ressent leur peine, leur doute, leur colère, leur méfait et la douleur de leur proche lorsque mes lèvres quittent les leurs. Mes rêves n’en sont plus, ils ne sont plus que des cauchemars qui me réveillent la nuit en sursaut. Je vois les atrocités des actes de ses âmes que j’ai prises. Je les sent en moi comme un poison qui me rend belle… Affreux paradoxe n’est ce pas ? J’ai commencé par tuer ceux qui m’ont fais du mal, ceux qui le méritait puis la vengeance a fini par n’avoir plus aucun goût. Soulagée, certes, mais aucunement heureuse du geste que j’accomplissais chaque mois. Trop intelligente pour être prise, mais surement pas assez pour arrêter cette folie qui m’a détruite.

Comme chaque nuit, il faisait chaud, seule la légère brise de Californie venait s’engouffrer dans mes cheveux apportant la douce et agréable fraicheur nocturne. Je savais ce que je devais faire cette nuit, mais je n’en avais plus la force. Tuer est une tâche bien trop terrible pour être prise à la légère. J’ai déjà bien trop tué d’hommes pour avoir ma place au milieu des anges, je n’espère plus le pardon ou même l’absolution. Tout dans mon esprit finissait par prendre sa place comme un puzzle enfin mit comme il faut. Je devais arrêter tout cela, jamais je n’aurai la force de vivre comme celle que j’étais en sachant toute les horribles choses que j’ai accomplie. De la même manière, je ne veux plus ôter la vie à aucun être humain quel qu’il soit sans qu’il l’ait réellement mérité. Le problème c’est de savoir qui a le droit de juger qui doit vivre ou mourir. Je marchais le long de la route, la plage à ma droite, écoutant le bruit des vagues qui s’écrasent sur le sable encore chaud. Des enfants jouent encore avec leur parents, des jeunes plus loin joue de la musique, chantant et buvant ignorant quelques heures la cruauté de ce monde qui n’a jamais été fait pour eux. Je lève les yeux vers le soleil plein d’étoiles et lorsque je regarde devant moi, je la vois de nouveau dans une robe noir, caressant les cheveux d’une enfant qui doit avoir tout au plus 6 ans. J’ouvre grand les yeux et m’approche de Lilith qui me sourit qui ne semblait absolument pas surprise de me voir et même semblait elle m’attendre.

« - Bonsoir ma petite Catherine. Tu sais pourquoi je suis là n’est-ce pas ?

- Oui, je le sais… Mais je ne veux plus faire cela.

- Cela ne t’a pourtant pas déranger lorsque tu as tué ces hommes qui t’avait du mal. Devrai-je te rappeler celle que tu étais ?

- Je ne tuerai plus pour vous » dis-je en observant l’enfant qui ne semble pas comprendre ce que l’on dit.

« - Ce soir alors tu perdras tes pouvoirs et en dédommagement de m’être déplacée pour rien, je tuerai cette enfant.

- Non ! Ne fais pas ça !

- Tais-toi, tu vas lui faire peur. N’est ce pas qu’elle te fait peur ? » Dit-elle en caressant la joue de la fillette blonde. « Tue la, tu auras de toute façon sa mort sur la conscience »

Je restais figée, incapable de prendre une décision, observant cette fillette qui n’aura pas le temps de vivre sa vie à cause de ma bêtise. Tout devait prendre fin ce soir, je ne pourrai vivre après cette nuit, accablée la peine de savoir qu’une jeune fille est morte pour ma vanité. Je tourne la tête et je vois un camion arrivé… Je sais quoi faire mais j’en ai a peine la force. C’est surement la seule solution qu’il me reste. Je me laisse alors tomber sur la route en arrière, je vois le regard de surprise de Lilith et de la fillette et je ferme les yeux prête à quitter cette existence que je n’aurai jamais cru si sombre… Finalement j’aurai préféré rester celle que j’étais quitte à vivre dans les moqueries mais ne jamais avoir le pouvoir autant de mal. Tout s’arrête finalement… Maintenant.


Pendant quelques instant, je ressentis une douleur qui n’égala aucune autre, jamais personne n’aurai pu me provoquer une telle douleur. Je suis allongée sur le dos, le goût du sang me remplis la bouche et je n’arrive pas à respirer. Impossible de bouger, la douleur et trop forte et les larmes se mettent à rouler sur mes joues. Je vois trouble et de plus en plus sombre… La mort vient me chercher, je la sent comme si elle pointait ses doigts glacés autour de mon cœur pour qu’il cesse à jamais de battre. Je vois Lilith au dessus de moi, elle sourit…. Elle sourit toujours… Je n’entends plus ce qu’elle me dit tandis que je ferme les yeux prête à sombrer dans la mort qui ne vient pas… Je ne devrai ne plus être et pourtant… Il fait noir, chaud, une voix ténébreuse et forte raisonne dans ma tête. Je ne connais pas les mots mais le sens me parait clair. Je ne vais pas mourir ce soir, dieu ne me laissera pas une place parmi ses anges.

Je me réveille en sursaut, ouvrant les yeux alors que je sent mon corps qui brûle, je renait alors que mon esprit s’embrume et se consume. Je me met à hurler, chaque parcelle de mon corps me faisant souffrir et je sent une main se serrer dans mes cheveux et me redresser.

« - Le sacrifice ne te sauvera pas de l’enfer. A partir de ce soir et à jamais, tu seras une succube. Jamais tu ne mourras… Finalement tu as eu ce que tu voulais… Tu es plus intelligente que ce que j’avais pensé. Je ne permettrai pas que tu regagne le royaume des anges après le pacte que tu as signé pour moi. Tu me serviras jusqu’à la fin de l’éternité et l’avenir décidera de ta place après la mort. »

Je fermai les yeux, ma mémoire semblait s’échapper par bribe de mon esprit. Etrangement, je me sentais sereine, apaisée. Ma vie à partir de ce jour changerai à jamais, je n’étais plus humaine, même plus celle que j’étais, ma vie entière était détruite et je n’ai aucune manière de changer cela… Ma deuxième vie commence maintenant et je ne sais pas par quoi la commencer. Serai-je comme Lilith, semant le chaos ?

Ce fut quelques semaines plus tard lorsque je fus de retour au Royaume-unis que les damnés firent leur révolution, se dévoilant au grand jour. Etrangement cela n'avait qu'une importance mineur pour moi. Ma vie est encore aujourd'hui en lambeau par ma mémoire partiellement disparue. Il y a qu'une seule que je sais, je vivrai du coté où il ne m'arrivera rien. Lilith ne me permettra surement pas de la trahir à présent.